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Vilaine pensée n°170 " Un feuilleton qui s'interrompt bien sûr en plein suspens ! " (François COUPRY)

Vilaines Pensées 170 : Fabuleux feuilleton pour envenimer la paranoïa !

 

Voilà que M. Piano fut nommé « l’homme le plus moderne de l’année » par un jury slovaque - parce qu’il aurait sublimé à merveille les bouleversements des pensées et de l’univers.

Content, Piano coupa plus courts ses cheveux et porta désormais un pull orné de canards ; et Mme Piano, bien que féministement vexée de n’être que la muse, rajeunit à vue d’oeil, teint ses cheveux en blanc.

Du coup, Gogol and co (c’est-à-dire la GAPA) proposa au couple de devenir les gardiens des données mondialement collectées. M. Piano accepta illico cet honneur, sans trop philosopher ; et Mme Piano, après avoir un tantinet disserté sur le problème du dévoilement systématique de la vie privée, finit par accepter - sans trop d’enthousiasme.

Enthousiaste - car pour lui la protection de la vie privée restait réactionnaire -, notre Piano fut néanmoins d’abord dépité : il s’attendait à un immense immeuble apte à contenir l’immensité de ces données, mais les agents de Gogol and co menèrent le couple sur une plaine d’herbes rases où ne s’élevait qu’une maisonnette, assez laide, en brique.

Piano demanda où se trouvaient les données. On lui répliqua qu’on oublierait cette question, digne d’un vieux con : tout reposait dans un nuage immatériel et numérique, bien sûr ! Piano fit comme s’il avait plaisanté, ne voulant point ternir son image d’homme le plus moderne - mais il examina le ciel bleu : nul nuage au dessus de la maisonnette, dont l’intérieur était agréablement meublé, avec des coussins qui plurent à Mme Piano.

Dans la pièce destinée au travail des gardiens des données universelles, ne reposait qu’un petit et banal ordinateur portable, c’est tout. Pour vérifier qu’il pouvait se renseigner totalement sur n’importe qui, M. Piano tapa au hasard de ses doigts n’importe quel nom : aussitôt, sans tambour ni trompette, la masse des informations recueillies à la suite des achats, des démarches, des réponses aux enquêtes, des recherches quotidiennes de cette personne s’afficha, concernant ses goûts, ses pensées, ses maladies, ses options politiques, sexuelles, religieuses, et j’en passe, sur des pages et des pages d’écran ; et puis il y eut cette conclusion, en rouge clignotant : puisque vous savez tout de lui, cet être humain vient de mourir !

Notre Piano d’abord s’inquiéta : Mme Piano le surveillait-elle ? Non. Alors, il put s’affoler : Suis-je devenu Dieu, qui peut décider de tuer celle ou celui qui a tout dévoilé de sa vie, désormais finie ?

(A suivre demain, vers onze heure du matin...)

 

 

 

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